Le management intermédiaire se trouve pris dans des doubles contraintes qui sont souvent sans solution.
Plus que d’un manque de compétence et de savoir-faire, on peut constater que les doubles-contraintes freinent parfois les capacités d’agir des managers.
On retrouve dans les situations proposées dans les groupes de co-développement par les managers une problématique récurrente : le manager n’a pas le pouvoir qui correspond à la responsabilité qu’il a.
Par exemple : un manager a la responsabilité de faire produire son équipe, mais il n’a pas le pouvoir de décider qui travaillera dans cette équipe. Les critères d’attributions de personnels ne sont pas liés seulement à la compétence nécessaire pour un travail bien fait, mais sont souvent déterminés par des critères économico organisationnels et financiers qui ne sont pas au service du travail bien fait.
Pour accompagner le management intermédiaire à mieux comprendre ces injonctions et doubles contraintes, le co-développement managérial offre une oasis de ressourcement aux managers par l’écoute et les échanges entre pairs, dans un cadre sécurisé, qui permet de dépasser ce qui paraissait insurmontable.
Les participants comprennent le besoin de se mettre à la place de son interlocuteur pour adapter son discours à ce qu’il a besoin d’entendre pour pouvoir prendre une décision en relation avec le sujet. La richesse des différences dans les réflexions et la façon dont les sujets sont perçus sont apprenants.
Comprendre que nos décisions sont surtout basées sur notre champ émotionnel et revenir à davantage de rationnel est un réel apprentissage.
Regrouper plusieurs angles de vue et pouvoir avoir une synthèse un peu plus large sur ces problématiques.
Et c’est constructif dans le sens ou on n’a pas le jugement de l’équipe qui cherche à comprendre, qui cherche à voir si on a calculé autre chose et on n’a pas le jugement de la ligne hiérarchique qui me dirait « ouais mais là il faut que tu fasses des efforts pour être meilleur ».
Se rendre compte que le manager n’est pas la source du problème, c’est déjà un énorme bénéfice. Un vrai soulagement aussi. Le problème n’était pas où il le pensait. Le fait d’avoir quelqu’un qui nous pousse pour aller plus loin dans l’explication c’est ça qui leur permet de prendre du recul.
Ainsi, les participants se professionnalisent dans la prise en compte des situations qu’ils rencontrent en augmentant la conscience de leur pratique. Ils créent progressivement les conditions pour donner du sens à leurs actions et l’activité de leurs équipes, développer leur intelligence émotionnelle, leur posture d’échange et de soutien. Créer de l’intelligence collective, créer du savoir commun en échangeant sur les bonnes pratiques :
Auteur : Carole Laubry
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